Je ne suis pas sûr de grand chose  en ce qui concerne l’aïkido mais ce dont je pense être certain au bout de quelques années de pratique c’est que j’en apprends tous les jours sur ma capacité à trouver du plaisir dans la pratique.

Il y a quelques années je débutais l’aïkido et j’allais voir un peu tous les profs qui faisaient des stages en IDF.

J’adorais bien sûr tous ceux qui permettaient la pratique d’un aiki qui correspondait à mon image d’épinal de l’époque (de la bonne grosse technique, des chutes, du kiai, etc…).

Sans trop savoir qui il était je me suis rendu à un stage de Philippe Grangé en pensant aller voir un stage « classique ».

Au bout de quelques minutes j’ai vu des gens chuter à peine le contact pris.

Je ne vous cacherais pas la grosse déception qui pointait dans mon petit esprit d’alors, j’ai pensé aux kms que j’avais fait le matin pour rien car, visiblement, c’était évidemment du pipeau, on ne peut pas chuter comme ça … non certainement pas sans avoir reçu une bonne grosse technique bien pêchue.

Je décide donc d’attendre la pause et de me sauver en katimini pour ne pas perdre plus que ça mon temps précieux ( j’étais en mode boulard ).

C’est à ce moment là que je passe entre les mains de Philippe, « super je vais voir que ça ne fonctionne pas », je me lève et je saisis sa main tendue et … boum par terre sans comprendre ce qui vient de se passer.

Je le ressaisis et j’essaye de bien faire attention à son placement, au miens, à ses mouvements, aux mien, etc  et … rebelotte Jean-Pierre !!

Gros blanc dans mes certitudes, je n’ai rien compris et je ne n’aime pas ne pas comprendre.

Je me rassois donc et je décide de rester encore un peu pour tenter d’appréhender un peu plus cet aïkido que je découvrais.

Finalement je suis resté encore quelques années sur les tatamis à faire de l’aïkido ou plutôt ce que je pense en comprendre.

J’ai refait quelques stages avec Philippe Grangé et à chaque fois je suis bluffé.

Le stage de dimanche passé en est un exemple type.

Tout semble simple, fluide, léger, presque immobile, un cercle réduit à un seul point au centre de soi et autour duquel il arrive à mobiliser le partenaire jusqu’à la chute.

J’ai retrouvé un grand pratiquant avec des décennies de recherches personnelles. Il me faudrait au moins 3 vies actuelles pour atteindre le nombre d’heures qu’il a passé sur les tatamis.

Il n’en reste pas moins humble dans sa transmission et riche dans les informations qu’il délivre.

Un chercheur joyeux qui partage le fruit de ses découvertes « tient essayez comme ça, c’est pas simple mais essayez ».

Un peu comme un code open source qu’on nous demanderait de s’approprier, à toi de chercher pour trouver, « cherche si tu l’oses trouves si tu peux « disait un de mes profs au lycée) mais ici le chercheur est avec nous pour nous aiguiller.

Bien entendu il ne faut pas espérer reproduire à l’identique ce qu’il fait avec la même facilité déconcertante en un seul stage de quelques heures mais si on peut s’approcher au moins un peu du panneau indicateur sur le chemin de l’aikido il ne faut pas bouder son plaisir.

Et surtout monter sur le tatami pour réellement ressentir ce qu’il cherche à transmettre en passant entre ses mains parce que l’Aïkido c’est d’abord et surtout la pratique.

Pas encore de commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *